Le lendemain, nous prenons des renseignements sur les sentiers de l'île, les risques d'incendie et les points d'eau ( la dame de l'office du tourisme nous garantit que les incendies c'est fini et que l'eau est partout potable à La palma). Je vais voir également l'administration qui donne les autorisations de camper à El Pilar (camping tenu par l'office des forêts) .Là on me dit qu'il n'y a pas d'autorisation à demander pour seulement une nuit... Après avoir fait les courses pour 4 jours nous partons en bus vers Fuencaliente, à la pointe sud de l'île, afin d'effectuer le sentier en forme de ?, le fameux GR131; "El Baston" (le sentier se fait en 3 étapes mais on veut prendre notre temps là-haut...).
Jardinet à Fuencaliente (lave, plantes grasses et nains)
Nous passons notre chemin et poursuivons vers le volcan Teneguia, le benjamin de l'île puisqu'il date de 1971. La route des volcans fait ainsi remonter le temps par une succession de volcans formant la Cumbre Vieja (vieille crête?), depuis 1971 jusqu'à 1470 (volcan Tacande).
On cache les sacs et on grimpe...
Coulée de lave sortant du cratère
San Antonio
Nous poussons jusqu'au sommet du Teneguia que nous n'atteignons pas car des rafales de vent impressionnantes nous contraignent à rebrousser chemin à 20 m du cairn sommital.
La vue est grandiose, une coulée de lave part du cratère pour rejoindre la mer. La végétation n'a pas encore repris ses droits. Le sentier suit la coulée jusqu'à la route du phare.
Là nous tournons à droite par la route pour rejoindre une très belle plage de sable et de galets bordée par les blocs sombres et déchiquetés. Nous nous installons pour la nuit.
Objectif 500 mm + oculaire = longue-vue
Résidence secondaire bien intégrée dans le paysage...
L'eau est très claire et j'aperçois en plongeant une petite raie (globalement, il n'y a pas grand chose à voir : peu d'algues, très peu de poissons). Le 2 août, après s'être baignés une dernière fois sur cette plage quasi-déserte, nous remontons en bus vers le village. La route domine d'immenses plantations de bananiers assez laides car couvertes de toiles.
On croise également un immense complexe hôtelier ... Nous attendons le soir pour repartir, car la température associée à l'exposition sud et aux graviers noirs rendraient la balade suicidaire en pleine chaleur.
Le tapis d'aiguilles recouvre la lave sur une dizaine de cm. Il fait très chaud, malgré l'heure très tardive. L'idée de bivouaquer en pleine forêt est loin de faire l'unanimité (il est d'ailleurs interdit de camper en dehors des aires autorisées), aussi nous descendons jusqu'à l'aire récréative de Fuente de los roques.
Tables de pique-nique, sanitaires (avec pq!), barbecues attendent les promeneurs du dimanche. Nous sommes quand même étonnés qu'on incite les gens à faire du feu dans un endroit aussi sensible!
Nous nous réveillons vers 4 h 30 h afin de commencer la balade de nuit, éclairés par nos frontales et la lune. Un peu plus tôt, j'ai vu les lumières de plusieurs groupes de randonneurs qui descendent vers Fuencaliente.
L'ambiance est magique, nous parcourons des paysages façonnés par les multiples éruptions sous l'éclairage blafard de la lune. Nous quittons la forêt et progressons dans les scories , sur un chemin bordé de deux rangées de roches afin d'éviter le piétinement de ces zones protégées; le soleil éclaire peu à peu les ravins et la vagues volcaniques mais une sorte de brume de chaleur masque déjà l'horizon lointain.
Nous arrivons au camping d'El Pilar en fin de matinée. Immense zone de
pique-nique, nous cherchons en vain les sanitaires du camping. Celui-ci
se situe de l'autre côté de la route (douches chaudes), gratuit, mais...
le responsable nous demande notre autorisation... nous demande d'allert
en chercher une à El Paso (ville la plus proche)... je lui explique
qu'on nous a dit qu'elle n'était pas nécessaire... mais il ne comprend
rien... enfin, vaincu par nos carences en Espagnol, il va chercher un
formulaire et nous fait remplir l'autorisation sur place (on doit noter
les n° des cartes d'identité et les noms des campeurs comme dans tous
les campings ou hôtels aux canaries). Enfin libérés de nos obligations
administratives nous nous installons pour pique-niquer et prévoyons de
prendre une douche quand notre ami revient en nous disant que le
camping venait de fermer en raison des risques d'incendie (calima)
Le secteur que nous venions de parcourir étant également interdit aux
randonneurs... Par contre, le sentier vers le Nord restait ouvert, ainsi
que le refuge de la Punta de losRoques.
Abattement dans un premier temps, puis recherche d'un plan B...
Nous ne comprenons pas pourquoi le risque d'incendie est parfaitement
délimité par la route (au sud alerte rouge, au nord RAS). Même type de
végétation, même température et vent des deux côtés. N'ayant pas envie
de vérifier la cohérence des décisions administratives de l'organisme
forestier, nous décidons de rejoindre en taxi la côte ouest afin
d'éviter une descente en forêt en pleine canicule. Pas de bus... Comme
souvent, aux Canaries, un panneau indique aux croisements avec les
routes le numéro du taxi "vert" susceptible de récupérer les marcheurs.
Nous prenons la direction de Llanos de Aridane pour rejoindre un camping
situé à Puntagorda (au Nord Ouest).
[Il y a très peu de campings sur La Palma:
_un seul "privé" ,La Rosa à Puntagorda
-El Pilar et Taburiente gérés par le Parc et les forestiers (gratuits
mais autorisations nécessaires)
- Laguna de Barlovento (au Nord), municipal?, payant, bungalows
-San Antonio del Monte à Garafia (autorisation nécessaire)]
A Llanos de Aridane, nous prenons le bus pour Puntagorda. A la descente
du bus climatisé, gros coup de massue: il fait plus de 40°C! Nous nous
plaquons au mur, cherchant l'ombre mais le soleil est quasiment à la
verticale au-dessus de nos têtes.
On s'engouffre dans une épicerie climatisée, on achète à boire, on
reprend notre souffle et on se dirige stoïquement vers le camping situé à
1km 500 par la route
sans attirer la compassion des automobilistes. Étrange sensation que de
marcher dans un sèche-linge, la sueur s'évaporant aussitôt, pas
d'auréoles. Pas d'odeur de sainteté non plus puisque nous nous jetons
sous les douches du camping désert. Camping écolo-responsable: panneaux
didactiques, toilettes sèches en planches ajourées, douches en
cannisses, frigo et congélateur à disposition ( Louis projette
d'ailleurs de passer la nuit dans celui-ci). L'alternance de douches et
d'évaporation nous permet d'attendre la fraîcheur relative du soir.
Salle à manger
Le fameux lézard des Canaries,omnivore et grand amateur de miettes
Nous partageons le camping avec 4 Italiens et deux Hollandaises. Nous retournons le soir par le GR à Puntagorda au restau afin de nous venger de cette journée frustrante. (Excellent restau "Las pinas", au bord de la route, 1 mètre de saucisse + frites: la chaleur ne nous coupe pas l'appétit!
Le lendemain, nous décidons d'aller passer la journée à la Playa de Tazacorte (en bus) pour supporter la chaleur. Là, nous constatons avec surprise une sacrée différence de température : à peine 25°C!! Nous apprendrons par la suite que lors des épisodes de calima (vent du Sahara), les températures sont caniculaires en moyenne et haute altitude et relativement tempérées au bord de l'eau!
Nous apercevons un énorme nuage de fumée en direction des crêtes que nous avions parcourues la veille.
Un incendie ravage la forêt sur le versant est dans la commune de Villa de Mazo. Sueurs froides rétrospectives: et si on était parti un jour plus tard?
Nous décidons d'éviter désormais les massifs forestiers, ce qui va compliquer les itinéraires...
Le 5 août, nous rejoignons Los Sauces au Nord Est par un long et sinueux voyage en bus (en fait par une succession de bus dans lesquels nous voyageons quasiment seuls). Nous arrivons dans l'après-midi , pique-niquons et entamons cette portion du GR 130 qui fait le tour de l'île. Comme prévu grâce à l'ordinateur du camping, la température y est beaucoup plus clémente qu'à Puntagorda ( 24°C). Nous nous arrêtons le soir à Barlovento sur un mirador planté sur un volcan et orné d'antennes radio et téléphone . La vue est étendue sur la crête et la côte. Les bancs larges nous servent de couchettes. Les lumières de Barlovento et la brume de mer nous masquent les étoiles ...
Mirador de Barlovento
Euphorbe
Gallegos
Des dragonniers
Le chemin avant Tablado
Vue sur la Fajana de los Franceses
Un des nombreux oratoires
Terrasses remises en état par des hippies au fond du barranco
Grotte à proximité de Tablado
Tablado
Dragonnier
Garafia
Racines d'un arbre centenaire de la place de Garafia
Question subsidiaire: Combien de mètres de saucisse y a-t-il sur cette table?
Comme il fait frais,on monte les abris au camping
Mur de Robert
Au Pico de la Nieve
Ptérogliphes du néolithique
Nous arrivons en fin d'après-midi au refuge de la Punta de los Roques. Parfaitement aménagé, couchettes, tables, bancs, électricité (capteur solaire), mais cuve d'eau de pluie à sec... Un randonneur andalou est là également. Nous lui apprenons la fermeture du sentier plus au sud, il téléphone pour vérifier et doit se résoudre à abréger sa rando en descendant directement à Santa Cruz. Quant à nous, le lendemain, nous poursuivons le sentier jusqu'à ce que nous pensons être un croisement de la route avec celui-ci...
Refuge de Punta de Los Roques
Coucher de soleil sur la Caldera (obj: Samyang 500 mm) _ On voit même les taches solaires!! (Excusez l'enthousiasme du débutant;-)
Toutanmesh + sac étanche 60 litres
Les volcans c'est beau mais c'est salissant!
Il n'y a pas que du bronzage!
Pin centenaire
La maison de conchita
Dans les rues de Santa Cruz
Le 5 août, nous rejoignons Los Sauces au Nord Est par un long et sinueux voyage en bus (en fait par une succession de bus dans lesquels nous voyageons quasiment seuls). Nous arrivons dans l'après-midi , pique-niquons et entamons cette portion du GR 130 qui fait le tour de l'île. Comme prévu grâce à l'ordinateur du camping, la température y est beaucoup plus clémente qu'à Puntagorda ( 24°C). Nous nous arrêtons le soir à Barlovento sur un mirador planté sur un volcan et orné d'antennes radio et téléphone . La vue est étendue sur la crête et la côte. Les bancs larges nous servent de couchettes. Les lumières de Barlovento et la brume de mer nous masquent les étoiles ...
Los Sauces
Mirador de Barlovento
Euphorbe
Le 6 août, du Mirador à Tablado, les barrancos se succèdent; montées
raides, descentes en zig-zag. On fait une pause bistrot à Gallegos où
on assiste à la finale du 400 m et 100 m des JO en différé. Nous
poursuivons jusqu'au village de Franceses, puis parvenons à Tablado.
Cette côte est très sauvage, formée de hautes falaises battues par les
vagues. Les villages sont perchés sur des crêtes cernées par des
barrancos.
D'après le topo cette région a été tardivement
désenclavée par la route, les descendants des marins galliciens
(Gallegos) ou français (Franceses) vivaient dans ces régions reculées en
complète autarcie . Le relief abrupt allié à un climat plus aléatoirea
préservé cette partie de l'île de tentatives d'"urbanisation" ou de
"bananisation". Avant Tablado, nous passons au-dessus de la Fajana de
Franceses . C'est d'ailleurs sur une terrasse abandonnée dominant ce
magnifique paysage que nous passons la nuit, un bivouac 4 étoiles sans
étoiles car la brume venant de la mer envahit le paysage à la tombée de
la nuit. Cette vaporisation est légèrement salée et seules des plantes
adaptées à ces conditions peuvent se développer sur cette côte.
Des dragonniers
Vue sur la Fajana de los Franceses
Un des nombreux oratoires
Terrasses remises en état par des hippies au fond du barranco
Dragonnier
Le lendemain, nous continuons notre marche dans ces lieux
sauvages , toujours par un sentier en montagnes russes qui s'aplanit peu
à peu en avançant vers l'ouest. Après un passage dans la laurisilva,
la végétation se raréfie: cactus, euphorbes et fait rare, des chèvres...
Nous faisons une pause-purée et fruits secs à don Pedro (mauvaise
gestion des stocks;-) puis repartons vers Garafia avec la perspective de
retourner à Puntagorda en bus. Après avoir bu un coup au Centre
culturel avec les anciens du village occupés à jouer aux dominos, nous
prenons le bus ("guagua") afin de passer la nuit au camping La Rosa (et
encore un sacré repas à Las Pinas!). Changement d'ambiance: on est en
polaires! Au réveil, il fait 12°C...
Garafia
Racines d'un arbre centenaire de la place de Garafia
Question subsidiaire: Combien de mètres de saucisse y a-t-il sur cette table?
Comme il fait frais,on monte les abris au camping
Le 8 août, rassurés sur la clémence des températures, nous
montons en taxi au Roque de Los Muchachos afin d'y reprendre à l'envers
notre traversée des crêtes de l'île par le GR131. Nous délaissons la
remontée par les forêts par sécurité, nous préférons ne pas avoir à
passer trop de temps en milieu boisé. Nous cachons le pack d'eau apporté
avec nous et partons bivouaquer en direction du Roque Palmero. On
escalade celui-ci sans nos sacs et passons la nuit en limite extérieure
du Parc National (camping et bivouac interdit dans celui-ci), au bord de
la crête de la Caldera de Taburiente. Pas loin de nous, le Gran Telescopo Canaria
(10.4 m de diamètre) se met en action. Le site a été choisi pour la
pureté de son air, la stabilité du climat et l'absence de pollution
lumineuse. Nous profitons pleinement de ce ciel extraordinaire, et la
nuit est finalement assez courte et très fraîche, on apprécie nos couettes en duvet!
A l'aube, nous retournons au mirador de Los Roques de Los Muchachos, récupérons nos bouteilles sous un buisson (à noter la présence d'un robinet d'eau
à côté de la cabane du gardien du Parc) et partons vers le sud en
longeant en permanence le précipice grandiose de la Caldera. Nous
passons le Pared de Roberto, belle entaille dans un mur de lave très fin
et régulier. Toute la journée, nous serons sur la crête avec d'un côté
les ravins tourmentés de la Caldera et de l'autre la forêt de pins
qui domine l'océan.
Mur de Robert
Au Pico de la Nieve
Ptérogliphes du néolithique
Nous arrivons en fin d'après-midi au refuge de la Punta de los Roques. Parfaitement aménagé, couchettes, tables, bancs, électricité (capteur solaire), mais cuve d'eau de pluie à sec... Un randonneur andalou est là également. Nous lui apprenons la fermeture du sentier plus au sud, il téléphone pour vérifier et doit se résoudre à abréger sa rando en descendant directement à Santa Cruz. Quant à nous, le lendemain, nous poursuivons le sentier jusqu'à ce que nous pensons être un croisement de la route avec celui-ci...
Refuge de Punta de Los Roques
Coucher de soleil sur la Caldera (obj: Samyang 500 mm) _ On voit même les taches solaires!! (Excusez l'enthousiasme du débutant;-)
Toutanmesh + sac étanche 60 litres
Mauvaise lecture du plan qui nous sert de carte, la route passe dans un
tunnel plusieurs centaines de mètres sous la crête. Nous devons donc
nous résoudre à descendre par un sentier en forêt, sans traîner...
Nous
débouchons sur une route, arrêtons un taxi... Le chauffeur descend et
... jette sa cigarette non éteinte dans les feuilles mortes de
l'accotement. Ce geste, nous l'avons souvent observé depuis notre
arrivée. Sans commentaire...
Les volcans c'est beau mais c'est salissant!
Il n'y a pas que du bronzage!
Pin centenaire
Arrivés à Santa Cruz,nous passons la nuit chez une vieille dame(Conchita) qui loue sa très
belle maison du 18 ème siècle comme casa rural : 45 € les deux chambres
pour 5 avec douches. Nous nous levons à 4 h du matin pour prendre le
bateau à 5 h 30 (Fred Olsen); l'autre compagnie partant à 3 h 30! Ce
sont les deux seuls bateaux pour Ténérife de la journée. Par contre, les
avions se succèdent régulièrement de 7 h à 21 h, pour un prix
équivalent. La majorité du groupe se refusant à prendre l'avion pour un
aussi court trajet, nous prenons donc le bateau dans la ville endormie
sous les relents de musique techno provenant de la boîte à ciel ouvert
de la marina du port.
La maison de conchita
A suivre... (Ténérife et le pic de TEIDE)
Merci pour votre blog! Il nous aide à organiser notre séjour.
RépondreSupprimerAvez-vous encore les coordonnées de la casa rural de Conchita? Nous cherchons une adresse sympa à santa Cruz de la palma...